lundi 24 octobre 2011

Vivre un deuil à l'adolescence : Processus, alertes et conseils

Partie 2 : Comment aider l'adolescent qui vit un deuil ?

Plusieurs personnes se sentent désemparées devant l'adolescent qui vient de perdre un proche et se demandent comment l'aider à traverser cette épreuve… Lorsqu'il fait face au deuil, l'adolescent a souvent besoin de la présence de son entourage afin de traverser cette épreuve difficile le plus sereinement possible. Les parents, des oncles ou tantes, des amis, frères ou soeurs, ou d'autres personnes significatives dans sa vie peuvent jouer ce rôle. Un psychologue peut aussi lui apporter un soutien.

Valérie Bourgeois-Guérin (candidate au doctorat en psychologie clinique et stagiaire chez les Psychologues-Consultants Y2) vous présente quelques informations qui peuvent aider à soutenir un adolescent en deuil :

  • L'adolescent qui vit un deuil a besoin de personnes qui reconnaissent la perte qu'il vit et l'importance que prend cette dernière pour lui.
  • Les adolescents apprécieront souvent que les gens valident les émotions qu'ils ressentent (par exemple qu'on leur rappelle qu'il est normal de souffrir en de tels moments sans nier l'unicité de sa souffrance).
  • Il est important, lorsque l'adolescent vit le choc de la perte d'être à l'écoute de celui-ci et de le rassurer en lui rappelant que les symptômes comme la perte de mémoire, l'impression d'être somnambule ou de voir le défunt sont vécus par beaucoup d'endeuillés.
  • Si l'adolescent est attitré à un nouveau rôle (généralement suite à la perte d'un membre de sa famille), et que cette transition est faite trop rapidement cela peut grandement bouleverser l'adolescent en deuil et le pousser à refouler ses émotions. Il faut s'assurer de ne pas mettre trop de poids sur les épaules de l'adolescent, qui ne pourra pas prendre la place de la personne décédée.
  • Pour les adolescents qui adoptent des comportements à risque (ex. conduite dangereuse, consommation de drogues ou d'alcool excessives), il est bon de tenter d'identifier le motif de ses comportements à risques, d'en discuter avec lui, de parler des dangers de ses actions et, au besoin, d'aller chercher une aide extérieure.
  • Pour les adolescents qui ont des idées suicidaires, il est très pertinent d'aller chercher une aide extérieure professionnelle.
  • Les adolescents qui vont se surprotéger peuvent vivre une grande anxiété par rapport la mort ou une peur de mourir. Aborder les peurs face à la mort en respectant son rythme et son désir d'en parler, peut aider l'adolescent à faire face à ses peurs.
  • Il leur souvent bénéfique que les gens se soucient véritablement de ce que les adolescents en deuil vivent, qu'ils cherchent à les comprendre et soient disponibles.
  • Parler de la perte avec l'adolescent peut l'aider à se libérer du silence dans lequel il va souvent s'enfermer, par exemple lorsque l'adolescent qui semble avoir une absence de réaction.
  • Partager ou se remémorer des souvenirs de moments spéciaux vécus avec le défunt peut aussi aider l'adolescent à parler de la perte.
  • On peut parler avec l'adolescent qui a peur d'oublier la personne décédée du fait que même si les émotions fortes du deuil s'atténuent progressivement, cela ne signifie pas que l'on oublie la personne.
  • Il faut que la personne soit sincère (par exemple qu'elle lui laisse voir qu'elle est aussi touchée par la perte lorsque c'est le cas) et communique avec lui en termes d'échange plutôt qu'en lui posant plusieurs questions.
  • Finalement, il faut savoir quand référer l'adolescent à des services professionnels, par exemple lorsque l'on ne peut plus aider l'adolescent, que l'on croit que son deuil se complique où qu'il y a des risques pour lui ou pour les autres. Des lignes d'écoutes, des groupes d'entraide, des services psychologiques ou autres, peuvent alors être des ressources précieuses pour aider ces derniers.

Valérie Bourgeois-Guérin
Candidate au Ph.D. en psychologie clinique
Psychologues Consultants Y2

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