vendredi 24 octobre 2014

Le trouble déficitaire de l'attention : 2 profils, 2 parcours et 1 bilan neuropsychologique

Il existe deux profils associés au trouble déficitaire de l'attention : l'un avec hyperactivité, appelé TDAH et l'autre sans hyperactivité, nommé TDA. La plupart des enseignants sont assez familiers avec le TDAH et ils vont rapidement sonner l'alarme lorsqu'ils observent des symptômes d'hyperactivité chez un enfant. L'inattention dans le TDA peut plus aisément passer inaperçue en classe, car elle est moins visible et elle dérange moins le fonctionnement de la classe. Il n'en demeure pas moins important d'identifier ces enfants, car l'inattention peut entraîner à long terme des retards dans les apprentissages. Les profils des TDAH et des TDA diffèrent sur de nombreux aspects, ce qui fait qu'ils ont un parcours de vie distinct qui sera décrit dans les deux prochaines sections.

1- Le TDAH

Les enfants atteints de TDAH ont typiquement, depuis leur plus jeune âge, une envie constante de bouger et de s'amuser beaucoup plus prononcée que leurs pairs. À l'école, ils ont tendance à vouloir tout terminer rapidement, ce qui entraîne souvent des erreurs d'inattention. Ils agissent parfois impulsivement, ce qui fait qu'ils peuvent se mettre en danger ou s'attirer des ennuis. Certains vont avoir tendance à s'opposer aux adultes ou à entrer en conflit avec leurs pairs, notamment parce qu'ils cherchent à contrôler les interactions. L'entourage de la famille pense parfois à tort que leurs comportements perturbateurs sont dus à un manque de discipline parentale, ce qui n'est bien souvent pas le cas.

Le fait que les enfants atteints de TDAH ne parviennent pas à respecter les exigences malgré leurs efforts amène certains d'entre eux à détester l'autorité et à développer des problèmes d'opposition. Ils présentent ainsi un risque accru de délinquance à l'adolescence. Dans la plupart des cas, l'hyperactivité tend cependant à diminuer à l'adolescence et les défis des enfants TDAH concernent surtout la réussite scolaire.

2- Le TDA

Le deuxième profil un peu moins connu, le TDA, présente des caractéristiques bien différentes. Contrairement au TDAH, les enfants atteints de TDA ont tendance à tout faire plus lentement que les autres. Durant la petite enfance, ils sont par exemple les derniers à mettre l'habit de neige pour aller jouer dehors ou à avoir terminé de manger. À la maison, leurs parents ont besoin de faire de nombreux rappels lors des routines du matin et du soir.

Au primaire, ils ont souvent besoin de temps additionnel pour terminer leurs examens. Leur raisonnement est bon, mais ils ont besoin de plus de temps pour trouver la réponse. Ils tombent souvent dans la lune en classe, ce qui fait qu'ils manquent des notions. Ils peuvent également plus facilement oublier des informations qu'ils ont apprises. Tout cela fait en sorte qu'ils doivent fournir beaucoup plus d'efforts pour parvenir aux mêmes résultats que les autres élèves. Cette constante pression pour réussir et les réprimandes pour leurs oublis font que beaucoup d'entre eux développent une baisse de leur estime de soi et une augmentation de l'anxiété. Plus les exigences augmentent, plus il devient difficile pour eux de compenser les symptômes de leur TDA en travaillant plus fort que les autres. Ce n'est parfois qu'à partir du secondaire que les échecs se présentent.

Le diagnostic

Nous avons vu précédemment que les symptômes du TDA sont moins apparents que ceux du TDAH. Pour cette raison, il peut être difficile pour le médecin de poser un diagnostic de TDA. En cas de doute, de plus en plus de médecins vont recommander qu'un bilan neuropsychologique soit réalisé. Il s'agit d'une sage décision, car une étude rétrospective effectuée à la Clinique des troubles de l'attention (CTA) de l'Hôpital Rivière-des-Prairies, à Montréal, montre que seuls 58% des enfants précédemment diagnostiqués TDA/H par leur médecin conservent le diagnostic suite à un bilan neuropsychologique, lequel est constitué à la fois d'une évaluation clinique (entrevue clinique et questionnaire) et psychométrique (administration de tests mesurant l'intelligence, la mémoire, l'attention, les fonctions exécutives, etc.). Dans le cadre de ma pratique en neuropsychologie pédiatrique, j'ai croisé plusieurs enfants qu'on suspectait à tort de présenter un TDA/H. Ces enfants n'avaient par conséquent pas reçu un soutien approprié à leur problématique. Le bilan neuropsychologique permet, en plus de pouvoir vérifier une hypothèse de TDA/H, de connaître les forces et les faiblesses spécifiques de l'enfant. Cela est important puisqu'on retrouve souvent chez les enfants atteints de TDA/H une ou plusieurs faiblesses concernant :

  • l'écriture (erreurs orthographiques ou grammaticales causées par de l'inattention),
  • la motricité fine (l'impulsivité fait qu'ils ne prennent pas le temps de s'appliquer),
  • la planification (difficulté à s'organiser et à planifier leurs actions) et/ou
  • l'accès lexical (le fait de chercher ses mots).

Les problèmes socioaffectifs typiquement associés aux TDAH, comme l'anxiété, les troubles de comportement et les difficultés de socialisation peuvent également être dépistés lors du bilan neuropsychologique.

Ainsi, le bilan neuropsychologique permet de vérifier une hypothèse de TDA/H et les problèmes qui y sont souvent associés, de manière à pouvoir aider les enfants à éviter les embûches qui juchent leur parcours.

Si vous êtes à la recherche d'un neuropsychologue à Gatineau et Ottawa, contactez les PCY2.

Bénédicte Blain-Brière
Doctorante en neuropsychologie
Psychologues Consultants Y2

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