jeudi 2 mars 2017

Comment soutenir un proche atteint du cancer ?

Homme qui médite

Près de 40 % des Canadiennes et 45 % des Canadiens sont atteints d'un cancer au cours de leur vie (Société Canadienne du Cancer, 2011). Ainsi, plusieurs d'entre nous font face à cette maladie un jour ou l'autre, où connaissent des gens qui en sont atteints. Pour la personne atteinte de cancer, c'est un moment où ce qu'elle vit physiquement est pris en charge par toute une équipe médicale. Mais avoir un cancer est aussi un événement qui bouleverse psychologiquement, et un soutien de la part de ses proches dans de tels moments est souvent crucial. Comment soutenir un proche atteint de cancer ? Voici des exemples de petits gestes simples et paroles qui peuvent parfois beaucoup aider...

  • Premièrement, il est bien d'apporter un soutien qui s'étend dans le temps. Beaucoup de personnes disent recevoir de l'aide dans les semaines qui suivent l'annonce de leur cancer, puis se retrouver ensuite relativement seules. Tout en respectant ses propres limites, il est bien d'offrir son soutien non seulement dans les premiers temps, mais aussi quelques semaines après l'annonce.
  • Ce soutien peut prendre une forme plus matérielle. Par exemple, on peut offrir de préparer quelques repas, en s'informant préalablement si la personne doit suivre une diète particulière, garder les enfants lors des traitements, reconduire la personnes à ses rendez-vous médicaux ou traitements, prêter des livres que la personne pourra consulter pendant les traitements, offrir d'aider avec les tâches ménagères, etc. Parfois ces petits gestes peuvent être d'une grande aide.
  • Le soutien peut aussi être davantage une écoute de la personne.
  • On peut ainsi aborder le sujet de temps à autre tout en étant capable aussi de parler d'autre chose avec la personne atteinte de cancer. Certaines personnes n'aimeront pas qu'on leur parle toujours de leur maladie.
  • Pour engager la communication, on peut poser des questions ouvertes. Par exemple, lui demander « comment te sens-tu aujourd'hui ? » lui permet de partager différentes émotions si elle le désire et de ne pas seulement parler ce qui se passe au niveau physique.
  • Écouter véritablement la personne parler de qu'elle vit, veut dire que l'on peut écouter ses espoirs mais aussi ses peurs ou émotions plus difficiles.
  • Écouter véritablement la personne, c'est aussi éviter de toujours la comparer à d'autres personnes. On peut partager ses expériences à l'occasion mais il faut savoir que chaque cas est unique...
  • Plusieurs personnes ne parlent pas de leur maladie par crainte d'être un poids pour les autres ou de les déprimer. On peut rassurer la personne à ce niveau et lui rappeler que les vrais amis sont aussi là dans les moments plus difficiles.
  • Toutefois, il faut aussi respecter le silence de certaines personnes. Si elles préfèrent ne pas parler de leur maladie, il est bien de respecter cette décision tout en leur disant que l'on sera là pour discuter avec elles si elles changent d'idée avec le temps.
  • Beaucoup de personnes craignent d'être exclues parce qu'elles sont atteintes de cancer. De petits gestes comme offrir à la personne de participer aux activités sociales, et si elle désire continuer de travailler, l'accommoder afin qu'elle puisse le faire peut l'aider à ne pas se sentir exclue.
  • Enfin, il ne faut pas hésiter à orienter la personne vers des ressources qui peuvent l'aider au besoin. La Société canadienne du cancer (1-888-939-3333) dispose de services tels qu'un service de parrainage et toutes sortes d'informations sur le cancer. De plus, quand on trouve qu'un proche atteint de cancer présente des difficultés à vivre cette épreuve, qu'il est très déprimé ou qu'il semble avoir de la difficulté à gérer les émotions qu'il vit alors, il est souvent bien sage de l'orienter vers les services d'un psychologue qui pourra le soutenir dans ces moments difficiles. De plus, être proche d'une personne atteinte de cancer peut aussi engendrer beaucoup d'émotions. Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l'aide pour soi aussi lorsque cela est nécessaire.

Il faut se souvenir que les manières de faire face à la maladie sont multiples et que les émotions alors vécues sont souvent intenses et nombreuses (ex. : tristesse, colère, peur, incertitude, espoir etc.). Or, la maladie est aussi parfois une occasion de questionnements et parfois de réorientation, de réflexions sur le sens de la vie, d'approfondissement ou encore une occasion de se rapprocher de certains amis. Être présent dans ces moments peut aider à ce que cette épreuve ne soit pas que souffrance, mais aussi une occasion de se rapprocher des gens que l'on aime.

Valérie Bourgeois-Guérin
Psychologue
Psychologues Consultants Y2

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