vendredi 22 octobre 2010

La pyromanie

La pyromanie est caractérisée par un besoin irrépressible de mettre le feu. Considérée comme un trouble du contrôle des impulsions, la pyromanie est assez rare et encore peu documentée. Elle se manifeste généralement pendant l'adolescence ou au début de l'âge adulte et elle est plus commune chez les hommes. Pour que la pyromanie soit diagnostiquée, elle doit répondre aux critères du DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders- 4th Edition, American Psychiatric Association) et ne pas être expliquée par une autre maladie.

Le DSM-IV décrit ainsi les symptômes de la pyromanie :

  • plus d'un épisode d'incendie volontaire et prémédité;
  • tension et excitation précédant l'incendie;
  • plaisir et gratification lorsque l'incendie est allumée.

Les pyromanes sont fascinés par tout ce qui touche le feu. Leur intérêt se manifeste souvent par des lectures, des discussions ou des collections d'objets. Ils ont tendance à planifier leur acte et ils peuvent donner eux-mêmes l'alarme, venir en aide aux victimes ou aux secouristes ou tout simplement contempler ce qu'ils ont fait. Généralement, ils ne sont pas affectés par les dommages, les blessures et même les décès que leur acte a pu entraîner. La motivation du pyromane est le seul plaisir que provoque l'incendie.

Le pyromane est souvent atteint de troubles psychiatriques graves (schizophrénie, paranoïa), ou se trouve être affublé d'un QI inférieur à la moyenne. Il passe à l'acte lorsque l'intensité de sa pulsion dépasse le contrôle qu'il est en mesure d'effectuer sur celle-ci : Avant l'acte il a un sentiment croissant de tension et d'excitation, excitation qui monte rapidement jusqu'à « son apogée » en quelques minutes ou en quelques heures. Au début l'individu offre une résistance à l'impulsion, mais à un certain point, la résistance se casse, et il passe à l'acte; une détente, un certain soulagement et même le sentiment d'une gratification accompagnent ce moment. Le pyromane éprouve un plaisir inouï, à contempler ces incendies ou à participant aux événements qui en résultent. Cette impulsion ne répond à nul autre besoin. De plus, le pyromane n'est généralement pas affecté par les conséquences de ses actes : dommages, blessures ni même par les décès. Il éprouve donc, dans très peu de cas, de la culpabilité, de la honte ou des regrets par rapport à l'acte accompli.

Il est important de distinguer le pyromane du criminel incendiaire qui lui, peut avoir un trouble de la conduite, une personnalité antisociale ou encore, vivre des hallucinations. Ce dernier peut agir pour de l'argent, pour améliorer ses conditions de vie, pour exprimer une idée politique, ou pour cacher les signes d'un crime. Le criminel incendiaire sévit également pour exprimer sa colère ou pour se venger. Ce n'est pas le cas du pyromane.

Dr. Yannick Mailloux
Psychologue
Psychologues Consultants Y2

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