Une dérogation scolaire est une mesure légale pouvant être proposée afin de permettre à certains enfants d'entrer à la maternelle précocement, soit un an plus tôt. Cette mesure peut également s'avérer possible pour une entrée précoce en première année du primaire.
Quels en sont les avantages et les risques ?
« Dans cette perspective, il importe de rappeler les raisons qui justifient les dispositions légales à cet effet, soit essentiellement ne pas causer de préjudice grave au développement d'un enfant particulièrement doué, prêt à entrer à la maternelle ou en première année malgré son jeune âge. »
- Ordre des psychologues du Québec (2006)
Ainsi, tel que mentionné, la dérogation scolaire vise à favoriser le développement de l'enfant. Lorsque l'enfant détient des capacités supérieures à la moyenne, l'attente d'une année supplémentaire pour entrer à la maternelle pourrait nuire à son développement maximal.
Le psychologue doit aussi prendre en considération la pression scolaire que l'enfant subira et veiller à ce qu'il soit suffisamment prêt à supporter ce qui lui sera demandé sur le plan académique, sans que celui-ci ait l'impression de ne pas être au même niveau que ses pairs.
Également, sur le plan émotionnel, si l'enfant est inscrit en maternelle trop rapidement, et qu'il ne détient pas l'ensemble des capacités requises, il pourra alors vivre des expériences négatives, voire anxiogènes. Il pourra alors se sentir en compétition avec les autres enfants afin de prouver ses propres capacités. C'est d'ailleurs pour ces raisons que l'évaluation du volet émotionnel est aussi très importante.
Il s'agit d'une décision importante qui peut avoir un impact sur le développement futur de l'enfant.
Comment prendre la décision de faire évaluer son enfant ?
Si vous avez observé que votre enfant détient des capacités supérieures aux enfants de son âge, et que vous croyez qu'il pourrait bénéficier d'une entrée précoce à la maternelle, l'évaluation peut alors devenir la réponse à vos questions.
En quoi consiste l'évaluation ?
L'évaluation peut être réalisée par un neuropsychologue ou encore par un psychologue ayant les compétences dans ce type d'évaluation. Il s'agit normalement d'une rencontre (3 heures), incluant une entrevue d'accueil avec les parents et la période d'évaluation comprenant les épreuves intellectuelles et motrices.
La période d'évaluation psychométrique (tests) est normalement réalisée sans la présence des parents. Ceci permet une première observation du comportement émotionnel de l'enfant lors de la séparation avec les parents, de ses capacités à rester seul avec une nouvelle personne et de sa gestion des émotions.
Pour obtenir une dérogation scolaire, trois volets doivent être évalués :
- Le fonctionnement intellectuel (QI)
- Le développement psychomoteur
- Le développement socio-affectif
Pour ce faire, le psychologue/neuropsychologue doit avoir recours à des outils d'évaluation standardisés, en plus d'avoir les compétences et connaissances requises pour évaluer qualitativement les comportements de l'enfant.
Pour que le psychologue/neuropsychologue puisse recommander la dérogation scolaire, l'enfant doit se démarquer significativement dans l'ensemble des trois volets mentionnés ci-haut. Ainsi, il doit être supérieur aux enfants de son âge dans ces trois volets.
Pour le fonctionnement intellectuel, l'Ordre des psychologues du Québec suggère des QI minimaux selon le mois de naissance de l'enfant. Ces QI minimaux ont été émis suite à de nombreuses études sur la question. Ces barèmes permettent une certaine homogénéité dans les évaluations et permettent aussi aux psychologues/neuropsychologues de prendre la bonne décision.
Le développement psychomoteur est aussi évalué à l'aide d'outils standards permettant d'obtenir un résultat en comparaison aux enfants du même âge. L'enfant doit alors obtenir un résultat nettement supérieur à son âge chronologique (âge réel). Aussi, le psychologue / neuropsychologue observe si l'enfant est en mesure d'accomplir certains éléments supplémentaires comme la préhension des crayons, des ciseaux, s'il peut facilement s'habiller (manteau, mitaine), qu'il est en mesure de se tenir en équilibre, de lancer une balle, de monter les marches, etc. Tous ces éléments permettent d'observer le fonctionnement psychomoteur de l'enfant.
Puis, afin de fournir un maximum d'information au psychologue/neuropsychologue sur le développement socio-affectif de l'enfant, des questionnaires sont remis aux parents, ainsi qu'à l'éducatrice / gardienne de celui-ci. Ces questionnaires visent à évaluer si certains symptômes particuliers sont observés (ex. : hyperactivité, problème émotionnel, etc.), soit à la maison, soit à la garderie.
Remise des résultats
En terminant, un rapport sera rédigé et les parents seront rencontrés pour la remise des résultats.
Encore une fois, il est important de rappeler que le psychologue/neuropsychologue fera tout ce qui est possible pour prendre la meilleure décision pour l'enfant, et ce, tout en tenant compte du cadre d'évaluation.
Si jamais vous avez des questions et/ou commentaires, n'hésitez surtout pas à nous en faire part. Merci !
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